André Bonnard (1888, Lausanne -- 1959, Lausanne) est un enseignant, helléniste, traducteur et écrivain vaudois. Après des études de lettres à l'Université de Lausanne et à la Sorbonne, il enseigne à Mulhouse (1910-1915), à Rolle, puis au collège et au gymnase classiques de Lausanne. En 1928, sans avoir soutenu de doctorat, il est nommé professeur de langue et littérature grecques à l'Université de Lausanne, où il enseigne jusqu'en 1957 et apprend à ses étudiants à lire les auteurs de la Grèce antique comme des écrivains proches de nous.
Auteur et traducteur, il publie Le Prométhée (Eschyle, 1928), Antigone (Sophocle, 1938), Iphigénie à Aulis (Euripide, 1942), Les dieux de la Grèce (1944), Socrate selon Platon (1945), Œdipe-Roi (Sophocle, 1946), Alceste (Euripide, 1948), La poésie de Sapho (1948), La tragédie et l'homme (1950), Agamemnon (Eschyle, 1952) et les trois volumes de Civilisation grecque (1954, 1957, 1959).
Pacifiste dès la Première Guerre mondiale, il admire à la fin de la Seconde Guerre mondiale les succès de l'Armée rouge et s'engage dans le Mouvement suisse des partisans de la paix, dont il devient président en 1949, puis membre du Conseil mondial de la paix en 1950. En 1952, il est arrêté alors qu'il se rend au Congrès de Berlin et inculpé pour atteinte à la sécurité extérieure de l'État. Son procès, largement médiatisé et l'un des plus marquants de la Guerre froide en Suisse romande, se conclut en 1954 par une peine de quinze jours avec sursis.
En 1955, il reçoit à Vienne le Prix Staline de la paix (également appelé Prix Lénine de la paix). Ses prises de position lui valent de ne pas obtenir l'honorariat à sa retraite. Le troisième volume de Civilisation grecque paraît deux jours avant sa mort, survenue le 18 octobre 1959.
Sa mémoire est réhabilitée de manière posthume : en 1992, la ville de Lausanne donne son nom à la Placette André-Bonnard, et en 2004, un auditoire de l'Université de Lausanne-Dorigny est baptisé en son honneur.
[sources : wikipédia ; museris-lausanne]