Anne Cuneo (1936, Paris – 2015, Zurich), d’origine italienne, est une metteuse en scène, journaliste, traductrice, écrivaine, cinéaste et réalisatrice suisse. Après une enfance marquée par la mort de son père et le passage par des orphelinats en Italie et en Suisse, elle découvre la culture anglo-saxonne lors d’une année à Londres, puis fait des études de lettres à Lausanne, ainsi qu’une formation en publicité et journalisme.
Dès 1973, elle travaille pour la Télévision suisse romande et la SF DRS comme scénariste, réalisatrice et journaliste, tout en menant des activités littéraires, théâtrales et cinématographiques. Écrivaine prolifique, elle signe récits autobiographiques, romans (Station Victoria, Le Trajet d’une rivière, La Tempête des heures), documentaires, pièces de théâtre et poésie. Elle représente, avec d’autres écrivaines comme Marie-Claire Dewarrat et Anne-Lise Grobéty, cette « génération de femmes qui avaient entre vingt et trente ans en 1968 et qui, à l’époque de la deuxième vague de féminisme, ont été amenées à se poser des questions concernant leurs choix et leurs libertés ».
Sa carrière est ponctuée de nombreuses distinctions : l’Anti-Prix de la Radio suisse romande (1969), le Prix Schiller pour l’ensemble de l’œuvre (1979), le Prix culturel du canton de Zurich (1981), le Prix Bourse littéraire de la ville de Zurich (1988), le Prix Bibliothèque pour tous et le Prix Alpes-Jura pour Station Victoria (1990), ainsi que le Prix des auditeurs de la Première et le Grand Prix vaudois de la création pour l’ensemble de l’œuvre (1994).
Sa filmographie comprend de nombreux documentaires consacrés à des figures artistiques, culturelles ou sportives (Adrian Frutiger, Ferdy Kübler, Francis Tregian, Cenek Prazak, Max G. Bollag…). Metteuse en scène pour la radio et le théâtre, elle a notamment appris auprès de Benno Besson. Figure de passeuse culturelle entre Romandie et Suisse alémanique, elle reçoit en 2022 un hommage posthume de la ville de Lausanne.